[ANIMATION] Concours d'écriture !

T'as pas de succès xD Je me lance (ce serait quand même con que je ne participe pas alors que je t'avais proposé ça pour pouvoir m'amuser avec justement xD)

PUF :PF
Temps de réponse approximatif : je me suis déjà amusée avec, donc quand tu veux xD
Pourquoi : parce que j'ai les meilleures idées au monde (et que je m'emmerdais). Ah, et je me suis auto-rajoutée des mots parce que sinon c'était trop simple xD

Ses griffes luisirent. Elles plongèrent dans la chair palpitante, firent jaillir un bouillon de sang écarlate qui vint heurter son museau. Le poitrail de sa proie n'était plus qu'une tache écarlate, comme s'il s'était agit d'un quetzal aux plumes irisées. Ses pupilles, contractées à l'extrême, n'étaient plus que deux minces lambeaux au cœur de ses iris glacés. L'irrésistible saveur du sang imprégnait sa langue, ses arômes entêtants dansaient au plus près de sa truffe. Ses griffes arrachaient, déchiraient, et leur éclat carmin faisait battre un peu plus fort la cœur de la chatte tigrée.

Démence des Chimères ouvrit les yeux. Elle cilla, repoussant le bout de sa queue qui chatouillait sa truffe. Sa langue brûlait encore de la saveur du sang. Avec un soupir las, elle se redressa et étira ses pattes tigrées. Son pâle regard balaya la tanière qui résonnait de souffles endormis, si paisible, trop paisible.
Elle abandonna derrière elle le confort de son nid et se glissa hors de la tanière. La clairière luneuse était nimbée d'argent. La silhouette d'un félin de garde s'y dressait, immobile, l'air somnolent. La lieutenante sentit son agélaste regard se durcir. On appelait cela un guerrier ? Incapable de veiller une seule nuit aux aguets. Elle s'approcha du béjaune, dissimulant sans mal sa colère, le poil lisse et le regard sévère. Son impéritie aurait pu coûter au Clan. La lieutenante n'aurait pas toléré le prix à payer. Elle interpella le félin, qui se retourna soudainement, avec un sursaut presque myoclonique et l'air confus de celui qui s'expose aux réprimandes. Mais il ne fut gratifié que d'un froid regard, qui disait plus long que n'importe quel mot. Avec un frisson circonspect, il s'inclina devant sa lieutenante et reprit son poste.
Démence des Chimères avait mieux à faire.

Elle sentit les ronces agripper la fourrure épaisse de ses épaules et griffer son dos tandis qu'elle abandonnait derrière elle le camp endormit. Les effluves de la forêt caressaient sa truffe, le friselis des feuillages dans la brise nocturne l'appelait au loin, toujours plus loin. Vers la pénombre de la forêt, vers les parfums sauvages et boisés, vers les feuilles qui filtraient les rayons lunaires et tavelaient d'ombres et de lumières le doux pelage de la chatte. Si loin que nul ne la retrouverait. Si loin que seules ses pensées pourraient lui tenir compagnie. Oh, quelles sombres pensées… Elle les chérissait. Et elle savait que la solitude, que la tranquillité ne parviendraient jamais à lénifier les plaies qui meurtrissaient son être. Ces cicatrices encore suintantes avaient été comblées par quelque chose de bien plus vulnéraire ; la haine. Elle avait pansé ses blessures dans une sombre et incoercible colère, dans une soif de vengeance que bien peu ne pouvaient même imaginer. Et cela, cela seul l'avait aidé à guérir. Oh, pas dans le sens commun. Certains pourraient même dire qu'elle avait, au contraire, sombré. Que ce n'était qu'une douce dystopie dont elle s'était éprise, qu'elle s'emprisonnait dans l'obscurité calignieuse qui l'empêchait de voir. Ils auraient médit, ils auraient avancé que cette douce sylphide s'était noyée dans une onde trop sanglante. Que la dilection était devenue dilacération. Mais ils se méprenaient. Ô combien ils se méprenaient ! Ce n'était pas une déchéance. Pas comme ils l'entendaient. Dans les méandres fuligineux de son esprit, dans les tréfonds de ce sombre ergastule, Démence des Chimères vivait. Enfin. Elle respirait des toxines qui la rendaient vivante, elle celait des désirs inassouvis, toujours plus cruels, toujours plus froids. Qu'importe les objurgations, qu'importe que ses folles ambitions la mènent au plus bas du gouffre. Elle y régnerait. Ce Pandémonium, c'était son paradis. Sa résilience. Dans des fleuves de sang, aussi hyalins et spéculaires que s'ils avaient été gemmes, elle noyait des larmes de fureur, elle se lamentait en autant de mélopées et de cantilènes. Et de ses griffes d'opale, elle réduisait en lambeaux des vies, elle irradiait d'une nitescence plus démente que mauvaise. Elle existait, tout simplement.